Le sonnet, une forme répandue de poème

Le sonnet est une forme de poème à 14 vers , rassemblés en 2 quatrains (strophe de 4 vers)  puis 2 tercets (3 vers) ; il est traditionnellement écrit en alexandrins (vers de 12 syllabes), ou en décasyllabe (10 syllabes). Comme cette forme ne peut changer, on dit que c’est un poème à forme fixe

D’origine italienne, le sonetto est à l’origine une chanson populaire. Consacré à l’expression du sentiment amoureux, il est importé d’Italie au XVème siècle. Les deux quatrains doivent avoir les mêmes rimes, parfois embrassées (c’est à dire de type A-B-B-A) et parfois croisées (type A-B-A-B). La structure de deux quatrains et deux tercets permet la mise en place d’une double thématique, dont les thèmes peuvent être disposées avec ou sans croisement entre quatrains et tercets.Le dernier vers constitue la chute (ou la pointe) : elle est parfois pressentie auparavant, parfois inattendue, mais crée toujours un effet de brieveté.

Exemple de sonnet : La Cloche fêlée de Charles Baudelaire

II est amer et doux, pendant les nuits d’hiver,
D’écouter, près du feu qui palpite et qui fume,
Les souvenirs lointains lentement s’élever
Au bruit des carillons qui chantent dans la brume.

Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux
Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante,
Jette fidèlement son cri religieux,
Ainsi qu’un vieux soldat qui veille sous la tente!

Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu’en ses ennuis
Elle veut de ses chants peupler l’air froid des nuits,
II arrive souvent que sa voix affaiblie

Semble le râle épais d’un blessé qu’on oublie
Au bord d’un lac de sang, sous un grand tas de morts
Et qui meurt, sans bouger, dans d’immenses efforts.

On peut aisément constater la double thématique : la cloche dans l’hiver d’un côté, dans les quatrains, puis le mal moral du poète dans les tercets (mal que l’on a d’ailleurs surnommé le « spleen baudelairien »). Et l’on peut aussi remarquer la forme caractéristique : deux quatrains et deux tercets, tous en alexandrins (12 syllabes), ainsi que les rimes croisées dans les quatrains et les rimes plates dans les deux tercets (A-A-B–B-C-C) ; enfin, la « chute » finale : de l’hiver et du thème des cloches, on passe à la « fêlure de l’âme » et au « blessé », et on arrive finalement au « lac de sang » et à la Mort.


One Comment

  1. Posted 3 décembre 2011 at 1 h 16 min | Permalink | Reply

    C’est rigolo, je venais d’apprendre ce qu’un sonnet était et tu publies un article dessus :wink:

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